Une exposition au Musée d'Orsay illumine les derniers mois de Van Gogh

Une exposition au Musée d'Orsay illumine les derniers mois de Van Gogh

Jean Dubreil | 16 oct. 2023 4 minutes de lecture 0 commentaires
 

Le Musée d'Orsay à Paris présente actuellement une exposition présentant les deux derniers mois de production artistique de Vincent van Gogh, mettant en lumière 48 peintures et 25 dessins réalisés avant sa mort tragique en juillet 1890. L'exposition explore son séjour à Auvers-sur-Oise, près de Paris, et sa relation avec le Dr Paul Gachet, offrant un regard unique sur la dernière phase créative de l'artiste


Le musée d'Orsay à Paris met actuellement en lumière les deux derniers mois de la vie de Vincent van Gogh, à l'occasion du 170e anniversaire de sa naissance. En collaboration avec le Musée Van Gogh d'Amsterdam, l'exposition intitulée "Van Gogh à Auvers-sur-Oise : Les derniers mois" (jusqu'au 4 février 2024) rassemble 48 des 74 peintures et 25 des 33 dessins que le Artiste postimpressionniste créé entre le 20 mai 1890, date de son installation à Auvers-sur-Oise, et sa mort tragique le 29 juillet.

Van Gogh a déménagé à Auvers-sur-Oise, une commune sereine située à environ 32 km au nord-ouest de Paris, pour se rapprocher de son frère et marchand d'art Théo, de son neveu Vincent Willem, et pour se faire soigner auprès du Dr Paul Gachet.

La première galerie de l'exposition d'Orsay met en lumière le Dr Gachet, qui a fait carrière dans le traitement de la mélancolie, sujet de son expertise, et qui a compté parmi ses patients des artistes comme Paul Cézanne, Armand Guillaumin et Camille Pissarro. Gachet considérait van Gogh à la fois comme un patient et un ami, invitant souvent l'artiste pour les déjeuners du dimanche. L'exposition présente les portraits de Gachet réalisés par van Gogh, dont le célèbre tableau de 1890 offert au musée d'Orsay en 1949, ainsi que l'unique gravure de van Gogh, un support fourni par Gachet.

L'exposition est divisée en six sections thématiques, telles que « "Auvers est vraiment belle..." et « Le portrait moderne ». Il comprend des scènes de village, des natures mortes de fleurs, des portraits expérimentaux présentant des motifs de tissage uniques, des peintures ton sur ton, une série de croquis recto-verso intrigants, des lettres de Van Gogh (dont une qu'il n'a jamais envoyée) et 11 des 12 paysages doubles carrés (1 mètre sur 50 centimètres, environ 3 pieds 3 pouces sur 1 pied 8 pouces) qui comptaient parmi les dernières fascinations artistiques de van Gogh avant sa disparition prématurée.

L'une des œuvres les plus emblématiques exposées est "Champ de blé aux corbeaux" (1890), qui n'avait pas quitté Amsterdam depuis près d'un siècle. Cette composition dynamique, caractérisée par des coups de pinceau audacieux et visibles, représente des corbeaux menaçants flottant sur un ciel orageux, souvent interprétée comme l'expression de la conscience de l'artiste de sa fin imminente. Cependant, une autre œuvre remarquable est "Tree Roots" (1890), qui aurait été achevée quelques heures seulement avant que Van Gogh ne se tire une balle dans la poitrine. Cette peinture apparemment abstraite, avec son aspect précipité et presque inachevé, représente un enchevêtrement coloré de racines et de troncs d'arbres, représentant la puissante force de la nature.


Le thème de la mort de van Gogh, qui a fait l'objet de nombreuses spéculations, n'est pas abordé en détail dans l'exposition elle-même mais est couvert dans le catalogue qui l'accompagne. Les conservateurs ont choisi de ne pas se plonger dans les controverses entourant sa mort et de se concentrer plutôt sur le silence de ses derniers mois de création. Cependant, un essai intitulé « Une courte biographie d'une souffrance insupportable : la fin choisie par Van Gogh » explore les motivations derrière son acte tragique.

L'exposition explore davantage la relation de van Gogh avec le Dr Gachet en incluant la palette que Gachet a prêtée à van Gogh le 27 juin. Cette palette a été utilisée par van Gogh pour compléter un portrait de Marguerite, la fille de Gachet, jouant du piano vêtue de blanc sur un fond de vert tacheté de rouge. Dans le cadre de ses efforts visant à intégrer une programmation numérique pour les expositions, le musée d'Orsay a commandé une expérience VR de 10 minutes à Agnès Molia et Gordon, permettant aux visiteurs d'explorer les détails et les couleurs de cet objet d'importance historique.

Contrairement aux expériences immersives populaires, les organisateurs ont choisi de se concentrer sur la palette de van Gogh afin de préserver l'intégrité de ses œuvres. Les visiteurs sont accueillis avec une expérience unique en pénétrant dans une reconstitution de l'intérieur de Gachet, où la voix de Marguerite les invite à explorer. Un morceau de bois chargé de couleurs commence à léviter vers le visiteur, modifiant la perspective et transformant la palette en paysage, l'utilisateur devenant un lilliputien confronté à des empâtements de la taille d'une colline.

Tout comme la palette éclaboussée de peinture, les dernières peintures de van Gogh regorgent de couleurs vibrantes. "Jardin à Auvers-sur-Oise" (1890), représentant une vue à dominante verte du jardin de Charles-François Daubigny, met en valeur la maîtrise de van Gogh de diverses techniques, des groupes de points aux coups de pinceau lâches et serrés, créant une peinture qui palpite encore de vie. L'accent de l'exposition est mis sur la mise en valeur de la matérialité et de l'épaisseur des œuvres de van Gogh, réaffirmant ainsi son association durable avec la couleur.

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